Conciliation travail-famille; utopie ou réalité?
C’est devenu une expression très à la mode. En 2020, il est impensable que des employeurs en fassent fi, nous ne sommes plus dans les années 40-50-60-70 où les employeurs avaient pas mal tous les droits sur leurs employés. Qu’importe s’ils avaient à travailler 70-80 heures par semaine, dans des conditions douteuses et qu’une dizaine de marmots, malades ou non, attendaient à la maison. Ce temps est révolu, la marmaille a diminué, le nombre d’heures travaillées aussi.
Ce qui est plus récent est ce sentiment de simplement vouloir être bien, de profiter de moments, de trouver un équilibre entre son travail (qui n’est plus pour plusieurs la seule raison d’être, de se définir), sa famille et sa vie personnelle. Du moins, c’est ce que la plupart d’entre nous souhaitons atteindre, vers quoi on tend, mais malgré les avancées, ce n’est toujours pas gagné et plusieurs doivent encore se justifier terriblement.
Selon un site Web[1] consulté, sa définition globale est un ensemble de mesures mis en œuvre dans un milieu de travail pour atteindre un équilibre entre la vie professionnelle et la vie familiale. Cela vise à établir un climat de travail qui tient compte des aléas de la vie familiale des employés et qui permet à l’employé d’être au mieux de sa forme, tantôt au bureau, tantôt à la maison. Par contre, nous devons faire la différence entre conciliation travail-vie personnelle et conciliation travail-famille.
Conciliation travail-vie personnelle est vaste; ses stratégies incluent une foule d’éléments propres à chaque entreprise comme la formation continue pendant l’emploi, la maladie, l’implication citoyenne et la conciliation travail-famille.
La conciliation travail famille fait spécifiquement référence à la vie familiale. La famille a ici un sens très large; il s’agit de toute personne ayant un lien de dépendance avec l’employé : famille proche, famille élargie et amis. Non seulement la conciliation travail-famille tient compte des exigences liées aux enfants, mais elle réfère également aux responsabilités que peuvent engendrer les proches : conjoint, parents, grands-parents, belle-famille, etc.
Est-ce bon pour tous, micro entreprise ou méga entreprise?
Évidemment, implanter une politique de conciliation travail-famille peut-être exigeant, surtout dans les grosses boîtes, mais en même temps pour un travailleur autonome ou propriétaire d’une micro entreprise ce n’est pas toujours si simple. Dans ce cas, c’est parfait, pas beaucoup d’employés à convaincre, souvent seulement vous-même, la gestion des absences sera plus facile, mais il peut y avoir un « sauf que ». Sauf que personne d’autre ne peut réaliser les tâches, c’est à vous qu’elles incombent et vous vous sentez coupable de les faire attendre. Alors, vous êtes mitigé entre faire le travail ou oser prendre quelques heures de congé pour aller chez le dentiste ou encore aller au garage faire faire cette réparation qui, vous le savez, s’aggravera si vous ne la faites pas rapidement.
On constate qu’il y aurait autant d’avantages pour l’employé que l’employeur. Les employés observent une meilleure qualité de vie, par exemple s’ils peuvent télétravailler par une journée de tempête ou si les enfants sont en congé, cela facilite la vie et un stress de moins. Leur motivation et sentiment d’appartenance peuvent être augmentés, car ils sentent la confiance de l’employeur. Pour l’employeur, il peut devenir un employeur de choix et ce qui vient avec ce statut : moins de rotation du personnel, image corporative améliorée, productivité accrue par la confiance qu’il donne à ses employés et moins de « présentéisme ».
Des exemples de ces mesures
Vous vous dites c’est bien beau tout ça, mais dans le concret ça ressemble à quoi ces mesures à mettre en place?
Ça peut tout aussi bien être d’adapter l’organisation du travail, par exemple la rotation d’emploi, faciliter l’échange d’horaire de travail avec une autre personne, que d’aménager le temps de travail : réduction du temps de travail (semaine plus courte, condensée), horaire flexible ou adapté, utilisation de sa banque d’heures). Vous pouvez aussi proposer des congés; maternité, d’adoption, parental vont de soi, mais aussi pour des raisons ou événements familiaux tels que deuil, mariage, déménagement, maladie, sans solde, morcellement des vacances payées, flexibilité dans les dates de vacances. On peut également faire preuve de flexibilité dans le lieu de travail : télétravail de la résidence ou avoir un bureau satellite ou dans un espace coworking près de la maison, offrir un service de garde ou une journée enfants au travail. Les possibilités sont immenses.
Au Fonds d’Emprunt, nous sommes plutôt chanceux, nous avons une belle banque de congés personnels que l’on peut morceler tant pour un rendez-vous chez le médecin, au garage, pour un massage ou pour maladie pour nous ou si on accompagne un proche. Le télétravail est permis de temps en temps, si le besoin s’en fait sentir les enfants sont les bienvenus au bureau, on peut également adapter notre horaire dans des occasions spéciales.
Et vous, comment se passe votre conciliation travail-famille? Avez-vous des mesures originales qui font l’envie chez les autres? Partagez-les avec nous…
[1] Conciliation travail-famille: comment la favoriser
https://atmanco.com/fr/blog/environnement-travail/conciliation-travail-famille-comment-favoriser/
Autres références
Exemples tirés du ministère du Travail, de l’Emploi et de la Solidarité sociale. https://www.travail.gouv.qc.ca/publications/archives/conciliation_travail_famille/mesures_concretes_de_conciliation_travail_famille.html
https://www.canalvie.com/sante-beaute/bien-etre/articles-bien-etre/la-conciliation-travail-famille-1.959989