L’économie circulaire

Voir le recyclage sous un autre jour

Avez-vous cette impression parfois que vous jetez vos choux gras? Que certains de vos rebuts pourraient sûrement être utilisés pour autre chose ou servir à quelqu’un d’autre? Depuis de nombreuses années, on nous parle du grand principe des 4R : Réduire, Réutiliser, Recycler et Repenser. Bon OK, perso on essaie de plus en plus de l’appliquer même si ce n’est pas toujours facile; on réduit notre consommation et emballage, on recycle et des fois on va même jusqu’à réutiliser des vêtements, jouets ou autres. Qu’en est-il pour les milieux commerciaux et industriels qui sont de grands producteurs de déchets de toutes sortes?

Aujourd’hui la notion d’économie circulaire est de plus en plus dans l’air. Mais qu’est-ce que c’est plus concrètement? C’est un peu comme du recyclage, mais ici ne parle pas du bac bleu.

Pour mettre une image sur l’économie circulaire, on pourrait dire mettre des bouteilles de plastique dans le bac bleu et qui sont par la suite converties en banc de parc.  Toutefois, dans le cas de l’économie circulaire, on pousse la notion de recyclage beaucoup plus loin; c’est l’optimisation des matières et de l’énergie tout en réduisant l’empreinte environnementale.  L’économie circulaire permet de créer de la richesse autrement, en respectant les limites de la planète.

Pour faire ça simple, c’est la récupération des déchets (ou le matériel non utilisé) d’une entreprise, située dans la même zone industrielle, pour les transformer en matériels utilisables.

Ce principe s’inspire notamment de Michael Braungart et de William McDonough ou plus exactement de leur formulation de la théorie Du berceau au berceau (formalisée en 2002). Le premier livre sur l’économie circulaire en langue française paraît en 2009 (Économie circulaire : l’urgence écologique écrite par Jean-Claude Lévy), et attire alors l’attention des écologistes et des médias.

Dans les Laurentides, c’est en 2016 qu’on créa Synergie Économique Laurentides (SEL) afin de mettre en relation de nombreuses entreprises et favoriser l’échange d’informations pertinentes entre elles. Depuis, la symbiose industrielle a permis à 280 entreprises d’utiliser les déchets des uns pour en faire la matière première des autres.  Synergie Économique Laurentides a vu le jour grâce aux efforts concertés des Sociétés d’Aide au Développement des Collectivités (SADC) des Laurentides et d’Antoine-Labelle et du Centre d’Aide aux Entreprises (CAE) Rive-Nord.  Depuis, d’étroites collaborations ont été créées et d’autres sont en cours de création, notamment avec les huit municipalités régionales de comté (MRC) de la région des Laurentides. Lisez une entrevue de Karine Bourgeois, directrice de Synergie Économique Laurentides accordée à CIME FM.

 

Récupérer pour être compétitif

Il y a plusieurs stratégies afin de mettre en application l‘économie circulaire.  Basé dans la région de Mont-Tremblant, le Groupe Crête a donné une deuxième vie aux boutures.  Considérées jusqu’à maintenant comme des résidus, le Groupe Crête a développé un nouveau produit original avec ce matériel qui était inutilisé.  Ainsi, les boutures, qui mesurent environ 2 pieds, sont planées et assemblées pour devenir des bandes de patinoires haut de gamme.  Selon les estimations de l’entreprise, entre 60 % à 70 % du bois servant à la fabrication des bandes proviendraient de boutures.  Avec la production de ce nouveau produit, le Groupe Crête a pu diversifier son offre et ainsi conquérir un nouveau marché.

Selon l’article de Diane Bérard dans le journal Les affaires, on recense 300 initiatives d’économie circulaire au Québec. D’ici un an (2020), le Québec vise un objectif de 30 % d’entreprises ayant amorcé une démarche de développement durable, entre autres, par l’économie circulaire

L’économie circulaire c’est beau en théorie, mais il y a des obstacles.  Plusieurs matières recyclées sont interdites d’utilisation dans la fabrication de produits neufs. Pour pouvoir implanter certaines pratiques, il faudra redéfinir la notion de déchet. Pour l’instant, la réglementation pose un frein.  De plus, l’entreprise qui emploie des matières recyclées ne jouit pas d’un incitatif financier et l’utilisation de matières recyclées n’est pas «récompensée» par le marché.

Bref, que ce soit pour les retombées environnementales, les retombées sociales ou les retombées économiques, l’économie circulaire est prometteuse.

Lisez l’article complet de Diane Bérard.

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